histoire
Les Yéniches (en allemand : Jenische, adjectif : jenisch) sont des personnes appartenant à un groupe ethnique semi-nomade d'Europe dont l'origine semble varier selon les familles. Ils ont leur propre langue, la langue yéniche dont certains éléments donnent une indication sur leur histoire en Europe. On les trouve principalement en Allemagne (Rhénanie, Bavière), en Suisse (Argovie, Saint-Gall, Grisons), Autriche (Tyrol, région de Vienne), France (Alsace, Lorraine, Gard, Ardèche, Massif central), Luxembourg, Belgique (Wallonie), et probablement également en Espagne sous le nom de Mercheros (merciers), où elle s'y est souvent assimilée, fondue et dissolue dans les communautés tsiganes et marranes séfarades. La population yéniche s'est spécialisée de longue date dans les activités de vannerie et de mercerie.
Ils sont improprement assimilés aux Roms, du fait de leur vie nomade (autrefois généralisée mais aujourd'hui partielle), en marge des sociétés sédentaires, et exerçant les mêmes métiers (rémouleur, ferrailleur, vannier, ce qui leur vaut le surnom de « vanniers » en Suisse romande, en Alsace, en Lorraine et en France de l'intérieur), et parce que leur langue révèle des influences du romani. Cependant, les yéniches n'ont aucune identité ethnique commune avec les Roms. Par ailleurs, la plupart des Yéniches refusent d'être considérés comme des Roms, en partie pour ne pas être confondus avec une minorité mal vue d'exilés économiques pauvres originaires de Roumanie, Bulgarie ou pays de l'ex-Yougoslavie, où ils étaient pour l'immense majorité sédentaires1 arrivés en Europe de l'Ouest depuis quelques décennies. Population probablement d'origine sémite mais assimilée de longue date en Europe occidentale, les yéniches pratiquent le catholicisme dans la majorité des régions qu'ils peuplent, mais également parfois le judaïsme. Pour cette raison, ils ont parfois été qualifiés de crypto-juifs.
Minorité nationale reconnue en Suisse[modifier | modifier le code]
Seule la Suisse les reconnaît comme une minorité nationale. Le gouvernement suisse écrit dans son quatrième rapport sur la Convention cadre du Conseil de l'Europe pour la protection des minorités nationales : « Le 15 septembre 2016, le conseiller fédéral et chef du Département fédéral de l'intérieur Alain Berset, dans son discours d’ouverture de la fête traditionnelle yéniche, sinti et manouche « Feckerchilbi » (...) a exprimé que les Yéniches et les Sinti suisses sont reconnus comme une minorité nationale au sens de la Convention-cadre. Il a aussi reconnu comme légitime la demande des Yéniches et Sinti d’être nommés selon leur propre dénomination et s’est engagé à ce que la Confédération, dans le futur, les nomme « Yéniches » et « Sinti » et renonce au terme générique de « Gens du voyage ». Le chef du DFI a ajouté qu’il ne s’agissait pas de « jouer avec les mots » (Wort-klauberei
), car « c’est avec la langue que l’on crée la réalité » (Mit Sprache schafft man Realität
)4.
De plus, la culture nomade des Yéniches et des Manouches est inscrite dans la liste des traditions vivantes de Suisse5. La culture des Gens du Voyage est également inscrite dans l'inventaire du patrimoine culturel immatériel des Pays-Bas6 et de Belgique
Gens du voyage
La notion de gens du voyage est une notion administrative créée en droit français pour désigner la communauté des voyageurs ne disposant pas de domicile fixe, c’est donc une communauté nomade. Les termes "gens du voyage" restent très vagues pour éviter toute stigmatisation, préjugés ou méprises liées à un sujet sensible et ne blesser personne[pas clair]. L'expression a été ensuite reprise par les lois dites Besson qui ont organisé l'accueil des gens du voyage sur les aires destinées à cet effet dans les communes de plus de 5 000 habitants. Ce sont des citoyens français intégrés économiquement, exerçant les métiers de commerçants ambulants et de forains notamment, et qui ont fait initialement le choix d'une vie non sédentaire. Tous ne sont pas itinérants, certains sont considérés comme des « gens du voyage sédentarisés »1.
Il ne faut pas confondre l'expression « gens du voyage » :
- avec les Roms au sens de l'Union romani internationale (URI) et ses diverses composantes (Tziganes, Gitans, Manouches, Sinti, etc.) ;
- avec les forains ;
- ni avec ceux qu'une partie des Français a pris l'habitude d'appeler Roms depuis ces dernières décennies, exilés économiques originaires de Roumanie, Bulgarie ou pays de l'ex-Yougoslavie, où ils étaient pour l'immense majorité sédentaires1 ;
- ni même avec les Travellers irlandais (littéralement : « Voyageurs »), ce qui est souvent fait lors de traductions d'une langue à l'autre.
Les trois groupes principaux de gens du voyage sont : les Roms dits orientaux, venus d'Inde du Nord au xiiie siècle et surtout présents en Europe centrale et orientale ; les Sintés ou Manouches, principalement installés en Grande-Bretagne ; les Gitans ou Kalés, dont la présence dans la péninsule ibérique et le sud de la France est attestée dès le Moyen Âge2.
Qualifiés de « voleurs de poules » et objet de discriminations, les gens du voyage ont plusieurs fois vu leur liberté d'aller et venir placée sous surveillance étroite policière, d'abord avec le carnet anthropométrique institué par une loi de 1912 relative à la circulation des nomades, puis avec les carnets et livrets de circulation mis en place par la loi du sur « l'exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résid